Morgane Delmotte : le métier de machiniste se conjugue aussi au féminin

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Morgane Delmotte est une jeune nantaise qui exerce le métier de machiniste. Longtemps occupé par des hommes, ce poste se féminise aujourd’hui de plus en plus, même si Morgane fait encore figure d’exception dans le milieu du cinéma. Son expérience dans ce métier, elle l’acquiert au fil de ses collaborations depuis plus de cinq ans maintenant. Morgane est régulièrement sollicitée sur des tournages en Pays de la Loire, avec une casquette de Cheffe machiniste sur des courts-métrages… en attendant de voir plus loin !

Une formation dans les métiers du cinéma

Diplômée de CinéCréatis Nantes en 2016, l’école du cinéma et de l’audiovisuel française, Morgane a ensuite enchainé par un service civique où elle est passée de la théorie à la pratique. « C’est dans le quartier Bellevue à Nantes qu’a véritablement débuté mon expérience derrière la caméra », confie Morgane. « À l’époque, j’accompagnais les jeunes pour leur faire découvrir la production audiovisuelle. Chaque mercredi, nous nous réunissons pour écrire un scénario pour ensuite le tourner avec eux en acteurs. Le reste de la semaine je montais le court métrage. D’ailleurs deux de nos productions ont eu la chance d’être sélectionnées dans un concours organisé par YouTube et qui ont été projetées au Jamel Comedy Club à Paris. Un super moment vécu tous ensemble ! » Par la suite, Morgane enchaine diverses expériences avant de rencontrer sur un tournage Fabrice Puceul, un chef machino reconnu dans le milieu, qui lui met le pied à l’étrier et la recommande auprès de son réseau.

Une profession : machiniste

Lueur de Baptiste Debraux sera sa première collaboration rémunérée en tant que machiniste, en 2018. Un premier pas est alors posé dans ce métier et un an plus tard Morgane est embauchée en tant que Cheffe machiniste sur le tournage d’un court-métrage, PD d’Olivier Lallart. « Mon rôle est de gérer l’installation de tous les moyens techniques nécessaires au matériel de prises de vues et les différentes accroches des éclairages, et bien-sûr de sécuriser le plateau. Rails, chariots, dollies, grues… On assure le montage de tous ces supports utiles pour les mouvements caméras. » Ce métier, qu’elle a finalement un peu découvert par hasard, Morgane l’adore. « C’est un poste central sur un tournage où nous sommes finalement proches de tout le monde, au service des différents corps de métier comme les électriciens, les équipes décoration, le chef opérateur ou les assistants caméras. ».

S’il est vrai que le métier de machiniste est largement masculin, il commence à se féminiser progressivement. « Hommes ou femmes, pour moi il n’y a pas de différences ! Il faut juste avoir une bonne condition physique et ne pas être sujet au vertige. Nous sommes régulièrement amenés à travailler en hauteur et les charges à manipuler peuvent être importantes. La bijoute d’un machino, nom donné au matériel et à nos outils personnels, peut parfois remplir tout un camion. » Ce métier, que Morgane continue d’apprendre au fur et à mesure de ses différentes collaborations, nécessite bien évidemment des qualités techniques, mais le machiniste doit faire preuve également d’adaptabilité, d’habilité et de concentration.

Un réseau ligérien qui s’étoffe peu à peu

Aujourd’hui, le CV de Morgane devient de plus en plus étoffé. Le réseau, les rencontres, le bouche à oreille, mais aussi le travail du Bureau d’Accueil des Tournages des Pays de la Loire participent grandement à la multiplication de ses missions. « C’est un technicien rencontré sur un tournage qui m’a parlé du BAT régional. Je me suis donc inscrit dans la base professionnelle et grâce à ce service, mon profil remonte désormais assez souvent auprès des productions. ». Les recommandations sont aussi essentielles pour Morgane. « Collaborer avec des chefs machiniste tels que Dorien Pirot sur le court-métrage Lueur ou bien José Gomez, avec qui j’ai travaillé sur le tournage au Mans de Mort sur la Piste, a donné un coup d’accélérateur à ma carrière et m’a ouvert de nombreuses portes. »

Morgane s’apprête d’ailleurs à travailler sur de nouveaux projets : Dans un souffle d’Isabelle Vossart produit par Naïka films ainsi que Les tremblements de Louise Chauvet produit par Ganache Studio. Deux productions où elle est recrutée en tant que Cheffe machiniste. « Le territoire des Pays de la Loire est plutôt actif en ce qui concerne le nombre de tournages accueillis chaque année. J’ai donc la chance de pouvoir exclusivement travailler dans ma région. La filière cinéma ligérienne est très dynamique ! »

Décors en Pays de la Loire… les 4 coups de cœur de Morgane Delmotte

  1. La forêt de Touffou à Vertou au printemps,
  2. Les collines forestières et la vallée de l’Orthe dans la Sarthe en hiver,
  3. Le canal de la Martinière et les bords de Loire au lever du soleil,
  4. Le passage Pommeraye dans le centre-ville de Nantes

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